Votre employeur vous stalke, vos clients vous stalkent, vos contacts vous stalkent. D’abord associé au harcèlement, le stalking représente aujourd’hui le fait de taper le nom de quelqu’un sur Internet pour en apprendre plus sur lui. Dans les résultats on souhaiterait voir apparaître ses réalisations ou les photos de son dernier voyage mais on peut y trouver d’anciens tweets énervés contre la SNCF, des photos de soirées de son compte Facebook ou d’autres types de contenus qui ne mettent pas à son avantage. Durant notre navigation sur le web, nous laissons derrière nous une grande quantité d’informations sur notre personnalité. Laissées volontairement ou non, ces informations vont permettre de construire notre e-reputation soit l’image que nous laissons derrière nous en ligne. Pour reprendre la main sur les données que nous semons sur le web, voyons ensemble quelques outils et bonnes pratiques.
Trois dimensions à notre identité
Notre identité en ligne se décline en trois dimensions distinctes. La plus connue est l’identité déclarée, soit ce que nous postons et renseignons volontairement en ligne (photos instagram, posts facebook, articles de blog etc…). On retrouve ensuite l’identité agissante qui résulte de nos actions sur le web (consultation de produits, de sites web, centres d’intérêts, préférences de navigation etc…). Cette deuxième dimension est constituée d’informations laissées consciemment mais involontairement sur le web (notamment grâce aux cookies). Ces deux dimensions vont permettre de constituer la troisième dimension : l’identité calculée. Cette dernière dimension est évaluée et construite par les algorithmes, qui selon les deux autres dimensions vont constituer un profil de l’utilisateur (sexe, âge, centres d’intérêts etc…).
Première étape : la veille
Pour voir l’image que vous renvoyez en ligne, commencez par l’action la plus simple à faire : tapez votre nom ou celui de votre marque sur un moteur de recherche pour voir les résultats qui apparaissent. Faites le cependant en “navigation privée”. Ce mode ne tient pas compte de vos habitudes et préférences de navigation et vous permet donc de voir les résultats de manière neutre et objective comme un autre internaute les voit. Vous verrez ainsi si votre page de résultats correspond à l’image que vous souhaitez donner en ligne notamment auprès des recruteurs si vous êtes un particulier ou de vos clients si vous êtes un professionnel. Le moteur de recherche Google est utilisé dans plus de 91% des recherches en France mais n’hésitez pas à vérifier qu’aucun contenu non souhaité n’apparaisse sur d’autres moteurs de recherche comme Bing, Yahoo ou Ecosia par exemple. Vous pouvez ensuite paramétrer des alertes pour votre nom ou marque sur des plateformes comme Google Alertes, qui vous alerteront à chaque fois qu’un contenu contenant votre nom sera posté sur le web. Vérifiez également que vos comptes sur les réseaux sociaux sont en confidentialité “privée” et visibles uniquement par les contacts que vous acceptez.
Limiter les informations laissées derrière soi
Moins vous laisserez d’informations involontairement derrière vous et plus vous maîtriserez votre image en ligne. Vous pouvez installer des extensions comme Ghostery qui bloqueront les trackers que vous jugez intrusifs et vous informeront de ceux présents sur les pages que vous consultez afin d’avoir la main sur vos données personnelles. Pour ne pas semer son adresse mail sur tous les sites sur lesquels vous vous inscrivez, il existe aussi des adresses mail jetables générées en un clic comme sur Temp Mail afin de valider votre inscription sans être intégré à la base de données clients. Vous pouvez également utiliser un VPN afin de masquer votre adresse IP et donc votre zone géographique. Enfin, videz fréquemment le cache de votre navigateur afin de vous débarrasser des cookies et autres données de navigation. Il est important de vérifier les données que nous transmettons même si celles-ci ne sont pas publiques et visibles sur un moteur de recherche ou un réseau social.
Supprimer des contenus sur le web
Attention un résultat supprimé de l’indexation des moteurs de recherche ne veut pas dire que le contenu n’est plus trouvable par d’autres moyens. Assurez vous de faire supprimer les contenus qui le nécessitent et de simplement déréférencer les contenus qui peuvent rester publiques mais qui sont moins pertinents à montrer. Si certains contenus nuisent à votre image, vous avez le droit de les faire supprimer par l’éditeur du site qui les ont publié. Depuis mai 2018, le règlement général à la protection des données (RGPD) offre un droit d’opposition (parmi d’autres) aux internautes afin de supprimer certaines données les concernant en ligne. Pour cela il faut vous adresser au DPO (Data Protection Officer) de l’entreprise en question dont l’adresse mail figure généralement dans les mentions légales du site. Pour en savoir plus sur vos droits, consultez le site de la Comission Nationale de l’Informatique et des Libertés qui encadre les pratiques en France. N’hésitez pas non plus à créer du contenu valorisant (comme un site web, un blog ou une page sur les réseaux sociaux) pour noyer les contenus dérangeants qui redescendront dans les résultats de recherche. Pour info, 92% des utilisateurs s’arrêtent en page 1 des résultats de recherche sur Google. Pour booster la visibilité de vos contenus valorisants, jetez un œil au référencement naturel !