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Qu’est ce que l’innovation ?

robot zone urbaine

Que ce soit pour conquérir un marché, améliorer la rentabilité, résoudre des problèmes internes ou réduire l’impact environnemental toutes les entreprises font aujourd’hui la course à l’innovation. Dit comme ça, on dirait un remède miracle qui peut venir à bout de toutes les difficultés d’une société mais innover ce n’est pas simplement avoir une idée, c’est aussi réussir à la faire accepter par la majorité des gens. La grosse différence entre une invention et une innovation réside dans le fait qu’une innovation a trouvé son marché et s’est imposé comme une vérité pour le grand public. Par exemple les lanceurs réutilisables de Space X ou les robots de Boston Dynamics sont d’incroyables inventions mais ne deviendront des innovations que lorsqu’ils seront employés à grande échelle pour résoudre le problème pour lequel ils ont été conçus (respectivement faciliter l’accès à l’espace et réduire la pénibilité des tâches). Le moment où une invention devient une innovation reste subjectif, seuls certains indicateurs permettent de le comprendre.

L'innovation en trois étapes

Une citation apocryphe (mot appris +1 ✅) nous apprend que la vérité passe forcément par trois étapes : l’inutile, le dangereux et l’évident. La réflexion sur le fait que la terre soit ronde a d’abord paru sans intérêt puisqu’on marchait sur un sol plat, puis dangereux pour certains courants de pensée puisque cela remettait en question les dogmes de l’époque et enfin évident lorsque la science a pu le démontrer. L’innovation est une vérité qui doit s’imposer auprès du grand public selon le même principe et il est nécessaire pour ça de diffuser un bon storytelling dans sa communication. Les innovations les plus répandues actuellement comme le courant électrique, le train ou le smartphone ont suivi le même chemin en passant par des phases d’incompréhension (ce qu’on a actuellement fonctionne très bien, pourquoi changer ?), de dangerosité (quels sont les risques pour la société, pour notre santé, nos relations ?) avant de s’imposer comme une évidence (être massivement utilisé par la population et rendre les anciennes méthodes obsolètes). On parle ici d’invention (innovation radicale) mais l’innovation peut aussi être une simple amélioration d’un procédé ou d’un produit déjà existant (innovation incrémentale). Les premières voitures étaient une innovation radicale alors que le service Uber est une innovation incrémentale du transport de particuliers et des taxis.

La loi de la diffusion de l'innovation

L’innovation est donc marquée par le passage au stade d’évidence d’une pratique, d’un produit ou d’un service. En 1962, Everett Rogers (sociologue américain) décrit dans un schéma l’adoption de la nouveauté par la population en la segmentant en cinq catégories. Les novateurs (les premiers utilisateurs, les précurseurs qui s’intéressent activement aux nouveautés), les premiers adoptants (ouverts à l’innovation mais sur conseil des novateurs), la majorité précoce et la majorité tardive (ici le grand public) et la garde (les plus réticents au changement et réfractaires) vont accéder à la nouveauté chronologiquement, dans cet ordre. C’est seulement lorsque la pénétration de marché (taux d’utilisation d’un produit dans le public visé) atteint la garde que le produit peut réellement être considéré comme une innovation. Pour arriver à cette étape, l’entreprise va devoir comprendre ses utilisateurs et lever les freins à l’achat ou corriger le produit jusqu’à ce que suffisamment de clients de la majorité tardive l’acceptent. Pour bien comprendre cette loi de la diffusion de l’innovation et notamment son application en entreprise, n’hésitez pas à visionner la conférence de Simon Sinek sur le sujet.

schéma de diffusion de l'innovation
https://labokhi.ch/fond/loi-devrett-rogers/

Le management de l'innovation

Pour parvenir à innover en entreprise il faut pouvoir constamment s’adapter aux comportements du public cible et connaître son marché en temps réel. Sans doute l’une des raisons qui font que le secteur du numérique semble autant innover, secteur dans lequel le “test and learn” et l’analyse de données sont rois. Le numérique inspire même de nouvelles approches de l’innovation comme les méthodes agiles, régies par “l’Agile Manifesto“. Dans ce fonctionnement, l’idéation et la conception sont organisées autour de quatre grands principes qui invitent à favoriser :

“Les individus et les interactions plutôt que l’imposition de règles et d’outils.
L’environnement de travail plutôt qu’une documentation exhaustive.
La collaboration client/utilisateur plutôt que la définition d’un contrat précis.
L’adaptation plutôt que le suivi d’un plan.”

On pourrait également citer le développement de la culture de l’échec (valorisation des ratés et analyse pour rebondir) ou le “Design Thinking“, une méthode de conception entièrement basée sur l’empathie envers l’utilisateur final mais il faudra sûrement un prochain article pour aborder ces innovations de l’innovation.